Parallèlement à son spectacle Les Philosophes inspiré de la vie et de l’oeuvre de Bruno Schulz, Josef Nadj a réalisé ces Miniatures. 55 dessins à l’encre de chine dont chacun peut être considéré comme un « instantané », un arrêt sur image.
Les dessins de Josef Nadj, sont tous d’un format de 6 x 8 cm, probablement pour se rapprocher du format initial sur lequel Josef Nadj a débuté ses premières esquisses : du papier à cigarettes.
Faciles à transporter dans une poche, ces dessins pourraient faire penser à son journal intime dans lequel Josef Nadj écrirait à la plume. Dans leur facture, on y retrouve la même minutie que dans l’élaboration de ses chorégraphies, la même constance, la même composition.
Ces dessins, tels des petites fenêtres ouvertes sur un imaginaire qui nous transporte d’un univers à un autre, ou nul repos n’est possible, ou chaque être (animal ou humain) peut cacher sous une table, sur lui, ou derrière un mur, une autre réalité.
« Les dessins associés aux Philosophes sont, comme souvent chez Nadj, des miniatures à l'encre de Chine. Chacun peut être considéré comme un "instantané", un arrêt sur image. Au trait ou au point, le dessin est d'une extrême précision d'une extrême minutie, et compose des des natures mortes ou des scènes avec figures, souvent statiques, caractérisées par une multitudes de détails: veines d'un parquet en bois, dissolution ou esquisse des traits d'un visage, amas de poussière.
Ce travail de détail est l'une des spécificités de Josef Nadj dans ses oeuvres plastiques et scéniques - ce qui souligne encore la parfaite continuité entre les deux pans de sa création. Il produit un effet de saturation qui joue comme un voile, dissimulant peut-être le sujet ou l'objet principal de la composition, et introduit du trouble, du secret, tout en sollicitant l'attention.
[...] Dans cette série, on peut repérer un certain nombre de motifs et de sujets propres au chorégraphe - le bois comme matière "noble", vivante ; la notion d'exploit (physique) ; le thème du miroir ou le paradoxe de Zénon -, mais aussi de ceux qui le relient à Bruno Schulz - la puissance de la matière, sa capacité de prolifération ; le livre comme monde en soi ; le rapport au père, aux pères ; l'animalité dans l'homme ou encore le temps comme espace discontinu. »
Myriam Blœdé
Expositions passées :
2-26 novembre 2016
Médiathèque d’Orléans
Orléans (FR)
28 avril – 24 mai 2004
Institut hongrois à Paris
Paris (FR)
8-28 mars 2003
Le Volcan Scène nationale du Havre
Havre (FR)
20 septembre – 20 octobre 2002
Stadsschouwburg
Bruges (BE)
17 avril – 18 Mai 2002
Galerie Le Lys
Paris (FR)