Chorégraphie
Josef Nadj
Interprétation (création 1987)
Thierry Bae, Gérard Gourdot, Lazslo Hudi, Marie-Hélène Mortureux, Josef Nadj, Kathleen Reynolds, Gyork Szakonyi
Interprétation (reprise 1995)
Denes Debrei, Peter Gemza, Mathilde Lapostolle, Yvan Mathis, Franck Micheletti, Josef Nadj, Cynthia Phung-Ngoc
Scénographie
Goury Strelnikov
Bande son
Josef Nadj
Lumières
Pierre Jacot-Descombes
Régie plateau
Denis Arlot
Création
Théâtre de la Bastille – mars 1987
Avec le soutien de
Institut Français de Budapest, Théâtre Szkene, Association pour une entraide intellectuelle européenne (Paris)
Canard Pékinois est une soirée autour d’une table où des acteurs rêvent de partir, et rêvent d’un dîner le plus exotique qui soit, autre manière de départ.
A l’époque où la Chine était la bête noire de l’URSS, que pouvait-elle bien représenter pour la Hongrie, pour la Yougoslavie ?
Canard Pékinois évoque cet ailleurs interdit par la politique. Mais ces acteurs manquent des moyens d’en inventer l’expérience réelle, la sensation ; leur histoire personnelle et l’histoire se substituent à leur désir.
Les rôles qu’ils jouent s’interposent, les emprisonnent et la tension monte, de plus en plus dramatique. Le dîner n’aura jamais lieu. Simplement, le rêve du Canard Pékinois, demeure le prétexte à se réunir encore et encore pour parler de partir ensemble.
Pour finir par une histoire : entre les deux guerres mondiales, un groupe d’amateurs de Kanijza monte Princesse Csardas ; toute une série de représentations a lieu et s’achève, comme il se doit. Chacun des acteurs retourne à sa vie « normale ». Quelques semaines plus tard, et à quelques jours d’intervalle, les suicides se succèdent.
Il ne reste pas un seul survivant de la distribution de Princesse Csardas.
Quand on raconte cette histoire à Kanijza, en la transmettant de génération en génération, c’est toujours avec le rire qui grince un peu dans la voix.
Canard Pékinois (1987) signe l'acte de naissance chorégraphique de Josef Nadj (né en 1957). Cette première pièce, présentée au Théâtre de la Bastille, à Paris, par un jeune homme à peine repéré comme interprète chez François Verret, impose son nom d'un coup, d'un seul. Depuis, Nadj, nommé directeur du Centre chorégraphique national d'Orléans en 1995, n'a pas quitté l'affiche. Un succès national et international pour cet artiste, par ailleurs plasticien et photographe, dont l'oeuvre chorégraphique déroule les chapitres du roman de la vie d'un Européen, obsédé par ses racines et son passé. Lorsque Nadj, fils d'un charpentier et petit-fils de paysans, dit "qu'il danse sa mémoire", la formule est à prendre au pied de la lettre et dans son extension imaginaire.
Un exemple concret de cette immense relecture spectaculaire opérée par Nadj de sa vie. Dans ses pièces - plus d'une vingtaine depuis 1987-, mais aussi dans ses dessins et ses installations plastiques, il pose souvent une table en bois. Cet objet rappelle la table de son grand-père. Celle-ci était dissimulée par une nappe sous laquelle une petite étagère accueillait un livre. Evidemment, le livre, la lecture et la littérature - de Bruno Schulz à Franz Kafka en passant par Raymond Roussel et Henri Michaux- sont au coeur du processus de travail de Nadj.
Avec Canard Pékinois, Nadj pose la première pierre de la grande saga de son village, Kanijza, bourgade de 12 000 habitants située en Voïvodine (région d'ex-Yougoslavie aujourd'hui en Serbie). Enfant, Nadj s'entraînait aux arts martiaux dans un théâtre où une troupe d'acteurs rêvait de partir en Chine et finit par se suicider. Un an plus tard, dans Sept peaux de rhinocéros, il évoquait l'agonie de son grand-père tandis que dans Les Echelles d'Orphée (1992), il rend hommage aux sapeurs-pompiers de sa ville qui gagnèrent le championnat des pompiers à Turin en 1911. Récemment, Les Corbeaux (2009), pièce inspirée par les corbeaux de sa région, ajoute encore un chapitre au roman fantasmé de sa ville et de sa région.
Les quelques images du reportage donnent la tonalité fantastique de l'oeuvre. Jeune mariée trimballée dans une relation acrobatique avec un homme, gestuelle sèche et fragmentée... La figure féminine, souvent habillée en blanc, apparaît régulièrement dans les spectacles de Nadj tandis que les hommes, généralement en costards noirs, se jettent dans une danse expressive, nourrie de lutte gréco-romaine, d'art martial et de mime. La gestuelle hachée de Nadj électrise un théâtre dansé très singulier, sarabande au ton acide et burlesque, menée par des personnages désarticulés. Les décors, souvent bâtis à partir de matériaux bruts, transforment le plateau en espace magique de mutation. Le théâtre dans le théâtre, les scènes-gigognes, les puzzles, les engrenages, font partie des motifs de prédilection du chorégraphe.
[...]
Rosita Boisseau
Dates passées :
12 mars 2006
Teatro Gobetti (Extrait)
Torino (IT)
26 avril 1997
Suresnes (FR)
18 mars 1997
Sartrouville (FR)
6-7 février 1997
Besançon (FR)
23 novembre 1996
Centre Culturel Le Waux Hall
Nivelles (BE)
19-20 novembre 1996
Centre Culturel André Malraux
Vandœuvre-les-Nancy (FR)
19-20 octobre 1996
Kanagawa Arts Foundation
Yokohama (JP)
23-26 août 1996
Festival international di Artes Cenicas
Sao Paulo (BR)
22 juillet 1996
ImPuls Tanz
Vienne (AT)
2 mai 1996
Charleroi Danses
Charleroi (BE)
3-6 avril 1996
Théâtre de Champ Fleury
Saint-Denis-La-Réunion (FR)
29 mars 1996
Pithiviers (FR)
19 janvier 1996
Le Carré Magique
Lanion (FR)
17 novembre 1995
Maison de la Culture de Bourges
Bourges (FR)
14 novembre 1995
L’Arc-en-Ciel
Rungis (FR)
19-20 octobre 1995
Scène nationale d’Orléans
Orléans (FR)
9 février 1995
Théâtre de Bourg-en-Bresse
Bourg-en-Bresse (FR)
28 octobre 1994
Bonlieu Scène nationale d’Annecy
Annecy (FR)
11 mai 1994
Opéra de Montpellier
Montpellier (FR)
14 décembre 1993
Théâtre Granit
Belfort (FR)
4 décembre 1993
Scène nationale de Cherbourg
Cherbourg (FR)
3-30 novembre 1993
Tournée Île-de-France (FR)
29 octobre 1993
Art Danse Bourgogne Théâtre de Feuillants
Dijon (FR)
19 octobre 1993
Pôle Sud
Strasbourg (FR)
23 octobre 1992
Opéra de Timisoara
Timisoara (RO)
20 octobre 1992
Centre Culturel Français de Cluj
Cluj (RO)
29 janvier 1992
Théâtre Municipal de Roanne
Roanne (RO)
22-23 novembre 1991
Théâtre Garonne
Toulouse (RO)
15 novembre 1991
Pau (FR)
1-6 octobre 1991
Festival de Otono Théâtre Pradillo
Madrid (ES)
19-22 juin 1991
Dance Theater Workshop
New York (USA)
6-8 juin 1991
Jacob’s Pillow Dance Festival
Massachussetts (USA)
30 mai-1er juin 1991
The Boards
Seattle (USA)
23-25 mai 1991
New Art Connections Theater
San Francisco (USA)
5 avril 1991
Le Nouveau Théâtre de Châteauroux
Châteauroux (FR)
28 février 1991
Centre Culturel Français
Belgrade (SRB)
26 février 1991
National Theatre
Subotica (SRB)
2-3 septembre 1990
Aarhus Festuye Musikhuset
Aarhus (DK)
29-30 août 1990
Esbo Teater
Esbo (FI)
25-26 août 1990
Kulturhuset
Stockholm (SE)
9-10 août 1990
Hamburger Theaterfestival
Hambourg (DE)
6-7 juin 1989
The Israel Festival
Jerusalem (IS)
5 mai 1989
Festival Internacional de Teatro
Grenade (ES)
14-15 février 1989
The Place Theatre
Londres (UK)
24 février 1989
Centre Baulieu
Poitiers (FR)
31 janvier 1989
Centre Culturel Guldenberg
Courtrai (BE)
17 janvier 1989
Théâtre Municipal
Angoulême (FR)
6 janvier 1989
Théâtre Jacques Copeau
Saint-Etienne (FR)
20 novembre 1988
Studio Berthelot
Montreuil (FR)
15-16 septembre 1988
Salle Polyvalente
Lisbonne (PT)
19 juillet 1988
C.D.A.C. Hôtel de Ville
Martigues (FR)
3 mai 1988
La Rose de Vents
Villeneuve d’Asq (FR)
23 avril 1988
Lantaren/Venster
Rotterdam (NL)
22 avril 1988
Laktheater
Leiden (NL)
21 avril 1988
Toneelschuur
Haarlem (NL)
18-19 avril 1988
Akademietheater
Utrecht (NL)
16 avril 1988
Grand Theatre de Groningen
Groningen (NL)
27-28 novembre 1987
Théâtre de la Ville
Paris (FR)