Choregraphy

Josef Nadj

 

Performers

Josef Nadj, Ivan Fatjo, Eric Fessenmeyer

 

Music composition

Akosh Szelevényi

 

Musicians

Akosh Szelevényi, Gildas Etevenard

 

Lights

Christian Scheltens

with Matthieu Landré

 

Costumes

Aleksandra Pešić

 

Sound design

Jean-Philippe Dupont

 

Set design

Clément Dirat, Julien Fleureau, Olivier Berthel

with Nicolas Sochas

 

Technical direction

Steven Le Corre

 

Set management

Alexandre de Monte

 

Thanks to

Charles Fréger

 

Coproduction

Briqueterie / CDC du Val-de-Marne, Centre de développement chorégraphique du Val-de-Marne et Ville de Fontenay-sous-Bois, Festival international Tchekhov – Moscou, Théâtre Anne de Bretagne – scène conventionnée de Vannes, Centre chorégraphique national d′Orléans

 

Supports

Amadeus, Résidence Sainte Cécile (Orléans)

 

Creation
Salle Jacques Brel, Biennale de la danse du Val-de-Marne, 21th march 2013

Commissioned by the Biennale de danse du Val-de-Marne for the opening of La Briqueterie/CDC du Val-de-Marne

 

Duration

70 min

Piece inspired by his encounter with Charles Fréger, author of the book Les Wilder Mann ou la Figure du sauvage, published by Thames & Hudson.

 

“The thought of humans, no matter which epoch they belong to, no matter to which cult they make sacrifices, and even when they try to defend themselves, is full of beasts, since the dawn of time we are visited, invaded, crossed by animals or their ghosts. What Deleuze and Guattari formalized under the label of “devenir-animal” [becoming animal], is nothing but a mapping of exceptional transferences, these are not “special cases”, it is a generalized exposure of humanity to its first sources, it is peopling the mind by that which surrounds it and which perhaps it no longer sees, no longer wants to see.”

 

Jean-Christophe Bailly, Le versant animal, published by Bayard

Ozoon, par Thomas Hahn

Josef Nadj est un shaman, un fiancé des animaux, à la ville comme à la scène. C’est pourquoi il aime se ressourcer à la campagne, épousant la nature et ses énigmes. Dans sa nouvelle création, il s’inspire de traditions européennes aussi carnavalesques qu’archaïques et animalières, généralement oubliées et pourtant bien vivantes.

 

Trois hommes en scène, représentant ces communautés peu médiatisées, ces drôles de contemporains qui se glissent, une fois par an, sous des peaux d’ours, de cerf, de sanglier ou autres, s’ils ne se dissimulent pas sous des robes de paille, voire d’ossements. Sans parler des masques. Ces traditions ont la peau plus dure qu’on ne le pense, du carnaval alémanique en Suisse à la Sardaigne, du Portugal à l’Autriche, de la Grèce à la Finlande…

 

Flirter avec les limites de la conscience humaine, chercher le souffle animal, voilà qui ressemble fort à Nadj, dernière énigme de la danse. Ne l’a-t-on pas connu grâce à Sept peaux de rhinocéros, Le Cri du caméléon  et autres Canard Pékinois ? Ici, il choisit le titre le plus énigmatique de sa carrière : Ozoon. Pour évoquer la couche d’ozone, un zoo ou quoi en fait? Comme nul autre, Nadj le silencieux confirme que les eaux calmes sont profondes et insondables.

 

Depuis ses débuts, Nadj crée chaque fois à partir de l’univers d’un auteur, de Kafka à Bruno Schulz, Büchner et tant d’autres. Mais depuis peu, il s’inspire d’images, ce qui est en quelque sorte un retour aux sources puisqu’il a commencé sa carrière dans les arts par des études de graphisme. Après « Atem - Le Souffle », inspiré d’une célèbre gravure de Dürer, le voici qui va à la rencontre de Charles Fréger, photographe de renom qui vient de publier « Wilder Mann ou la figure du sauvage », un recueil de photos présentant justement ces hommes qui s’adonnent, printemps après printemps, à des rituels ancestraux.

 

Pour les sortir de leur anonymat collectif, Nadj leur consacre cette création chorégraphique. Mais il a aussi rencontré le photographe qui présente les plus modernes des hommes des cavernes en pleine nature et de belle allure, comme s’ils étaient des models de Chanel.

 

(…)

 

Thomas Hahn

Dire notre animalité - Entretien avec Josef Nadj

« Faire jaillir une essence presque archaïque du geste. »

 

Josef Nadj ouvre la Biennale du Val-de-Marne avec Ozoon, création qui fouille le geste au plus intime pour desceller l’animalité enfouie au cœur de chacun.

 

Dans Wilder Mann, le photographe Charles Fréger témoigne d’un rituel pratiqué en hiver en Europe. Comment ces images vous ont-elles inspiré pour créer Ozoon ?

 

Josef Nadj : Elles ont ouvert un chemin de recherche sur la figure du sauvage, que nous avons ensuite poursuivi en une exploration de notre physicalité même et de la transformation. Comme toujours chez moi, des lectures, notamment Le Versant animal de Jean-Christophe Bailly ou Le Devenir animal de Deleuze, ont nourri la réflexion. Les traditions que dévoilent Charles Fréger nous sont devenues presque inconnues et renvoient à une condition dont l’urbanité nous a éloignés. Comment retrouver dans notre mémoire enfouie les traces de ces expériences qui nous semblent désormais très lointaines car primitives ? Nous avons cherché en nous, intimement, cette origine, fouillé nos actes et développé une sorte de rituel pour redécouvrir notre rapport à la danse et faire jaillir une essence presque archaïque du geste.

 

L’animalité rôde dans vos dernières créations… Dans Les Corbeaux, votre corps enduit de peinture noire devient pinceau et laisse des traces sur le papier.

 

J. N. : Ozoon prolonge la recherche ouverte avec Les Corbeaux tout en traversant de nouveaux questionnements et partages puisque nous sommes plusieurs sur scène. Nous essayons de cueillir la force collective de cinq hommes dans une petite arène. La performance Les Corbeaux relève d’un geste pictural, tandis qu’Ozoon repose sur une dramaturgie musicale et établit une connivence entre les gestes des danseurs et des musiciens.

 

Ozoon se déroule sur une scène circulaire. Qu’apporte cet espace scénique ?

 

J.N. : Cette proximité me permet de travailler non sur le spectaculaire mais sur le détail, sur la profondeur du geste et de l’image. Un tel espace permet au public de ressentir autrement ce qui se joue.

 

Entretien réalisé par Gwénola David - Journal La Terrasse N° 207 1er mars 2013

History :

 

26-27 juin 2014

Grande Halle de la Villette

Paris (FR)

 

3-5 juin 2014

Scène nationale d’Orléans

Orléans (FR)

 

9-10 avril 2014

Théâtre Anne de Bretagne

Vannes (FR)

 

13-14 avril 2013

La Briqueterie, 17e Biennale de danse du Val-de-Marne

Vitry-sur-Seine (FR)

 

21-22 mars 2013

Théâtre Jacques Brel, 17e Biennale de danse du Val-de-Marne

Fontenay-sous-Bois (FR)