Choregraphy & performance
Josef Nadj
Music live
Akosh Szelevényi
Lights
Rémi Nicolas
and Christian Scheltens
Sound engineer
Jean-Philippe Dupont
Scenography & accessories
Clément Dirat, Julien Fleureau, Alexandre De Monte
Coproduction
Théâtre Forum Meyrin – Suisse
Supports
Scène nationale d’Orléans, Ville d’Orléans
Creation
Théâtre Forum Meyrin – Suisse, 20th march 2010
The first stage of Corbeaux was presented on June 11th, 2008, at the Théâtre des Bouffes du Nord in Paris, commissioned by the Festival Jazz Nomades / La Voix est Libre.. First performances of the long version took place on March 20th and 21st, 2010 at Théâtre Forum Meyrin, Switzerland.
Duration
60 min
The small stage forms Josef Nadj launched in Spring 2008 all follow in the wake of Entracte (March 2008), each in their own way renewing and accentuating one of its central themes, if not its central theme: joining music and dance together in the closest possible relationship, conducting them to a point of complete balance, rendering indiscernible the respective part each played in the genesis of that which then becomes a feat, a performance.
And to deepen this exploration, free improvisation here takes on its fullest expression – with all that presupposes of uniqueness and instantaneousness, of the unpredictable and unrepeatable. And also all it requires from each protagonist in the way of attentiveness and availability, openness to the other, to otherness, and to the present moment.
With Les Corbeaux, Josef Nadj and Akosh Szelevényi, saxophonist and multi-instrumentalist, continue their conversation, turning once again to the Nature of their natal region. As the title suggests, this performance piece is nourished by the patient meticulous scrutiny and observation of crows, in particular the fleeting instant when they touch ground, when the transition between flight and walk transpires. A third partner is invited to join this dance-music dialogue, expressing itself, “reacting freely”, giving voice to its silence: a black painting, liquid sheen, that across the thread of the musical and choreographic gestures, leaves its trace, bearing witness or capturing footprints of the passage of crows. And so, by way of the danced movement Nadj abandons himself to, movement which progressively engages his hand, face, arm and then his entire body over the course of this improvisation – the state Nadj seeks to achieve is preparation for the pictorial gesture. His “becoming bird ”merges with his “becoming a brush”.
Myriam Bloedé
Il y a quatre ans, Josef Nadj, artiste associé au Festival, avait offert, en compagnie du plasticien Miquel Barceló, un duo mémorable baptisé Paso Doble, une heure d’art et de travail dans la glaise. Quatre ans plus tard, c’est aussi en duo qu’il revient à Avignon, partageant la scène de la salle Benoît-XII avec son vieux complice, le musicien Akosh Szelevényi, avec qui il a créé un festival de jazz.
Apesanteur. De Paso Doble, on retrouve des citations dans les Corbeaux, titre de ce nouvel opus. Ainsi vers la fin, cette image du danseur immergé dans une jarre remplie d’un liquide noirâtre, plus proche du goudron que de l’argile. Nadj en ressort, telle une statue ruisselante, et laisse sur le sol, où il se roule ensuite, l’empreinte de son bain. Le reste de la représentation est moins salissant. Autant Paso Doble était un spectacle terrien, avec pour matières premières l’argile chère à Barceló et le corps du danseur comme masse à pétrir, autant les Corbeaux lorgnent vers le ciel et l’apesanteur, ne laissant comme traces au bout des doigts que les taches d’encre coulant de la plume de roseau. Les roseaux, Nadj les choisit lui-même, dans les marécages autour de son village de Kanjiza, en Voïvodine (Serbie), près de la frontière hongroise. Et autant Paso Doble évoquait d’abord Majorque, terre natale de Barceló, autant les Corbeaux ramènent à l’immense pays plat où Nadj est né et où il revient toujours. Un monde à l’horizontale, ciel et terre confondus, où tout arbre et toute silhouette font signe. Une monotonie sans fin qui pousse à l’évasion.
Avant de danser, Nadj a peint et dessiné, et n’a jamais cessé. Adepte de la plume et de l’encre de Chine, il a toujours identifié chorégraphie et calligraphie. Au début du spectacle, debout derrière un écran translucide d’où seuls ses pieds dépassent, il trace sur le papier des traits verticaux qui s’arrondissent, épis noirs dans le vent ou plumages. Les corbeaux du titre ne sont nulle part, c’est-à-dire partout, et d’abord dans le corps du danseur, tout d’envol lourd et d’équilibre calme. Le corbeau de Nadj n’est pas un oiseau de malheur mais un observateur attentif aux bruits du soir.
Harmonie. La musique d’Akosh S. crisse, bourdonne, murmure, ruisselle. Musique de marécages et de roseaux, de nuit d’été à contempler le ciel, elle peut aussi se calfeutrer dans la maison quand le vent souffle, les fenêtres grincent et que tout semble interminable. On peut voir les Corbeaux comme le nouvel épisode d’un retour au pays où le chorégraphe vient picorer dans sa réserve d’images et de gestes. Pas de territoire à conquérir mais sur l’ouvrage, une nouvelle fois, une pièce où tout est affaire d’harmonie et de correspondances : peinture et musique, corps et matière se répondent, sans esprit de surenchère - les fantômes qui peuplent l’atelier de Josef Nadj ont l’apparition civilisée.
René Solis - Libération 20 juillet 2010
D’où est venue l’idée de ce spectacle ?
Lors d’une tournée, il y a quelques années, je répétais tout seul sur le toit du Théâtre de Tokyo, entouré de grandes baies vitrées, quand un corbeau, non loin de moi, juste de l’autre côté de la vitre, s’est posé et a fait quelques pas. Ce mouvement conjoint et tournant – moi dansant et saisissant, dans un regard, l’oiseau qui atterrissait – a créé dans mon esprit une sorte de communion, une fusion entre l’homme et l’animal, une harmonie des gestes et des attitudes. Ce moment m’a beaucoup intrigué : comment le hasard de cette rencontre a-t-il construit ces mouvements parallèles ? Telle une illumination entêtante, cette vision est revenue souvent dans ma mémoire. J’ai voulu la fixer et la visualiser pour la revivre en la dessinant, et aujourd’hui en la dansant.
Pour vous, le corbeau est depuis longtemps un oiseau familier ?
Chez moi, en Voïvodine, les corbeaux ont une grande importance : ils symbolisent la sagesse, la liaison entre la surface du monde et celui du mystère qui nous entoure, largement invisible. On représente souvent le corbeau avec un anneau sur le bec, parce qu’il possède la clé de l’unité du monde : il a un regard sur le cycle de la mort et de la vie, du réel et du rêve, du mystère et de son interprétation. En France, le corbeau, c’est l’animal vaniteux de la fable de La Fontaine ; dans les pays de langue anglaise, c’est l’aspect diabolique qu’on retient surtout, d’après les poèmes de Poe… En somme, un animal à mauvaise réputation, au croassement lugubre. Ce n’est évidemment pas mon image. Mon corbeau est plus proche, plus humain. Il est lié à l’initiation, au savoir. C’est une figure de sphinx, ce qui n’empêche ni le mystère, ni le secret, ni l’inquiétude.
Avez-vous cherché à vous rapprocher du corbeau ?
Tout à fait, par les dessins préparatoires, par l’observation précise, par l’imitation attentive du mouvement, du vol, de l’atterrissage, de sa démarche au sol. Je me suis approché au maximum du corbeau et j’ai découvert en moi une proximité très forte avec cet oiseau particulier. Il a fallu ensuite mettre cela sur le plateau : passer du dessin de l’oiseau ou du corps humain au spectacle proprement dit. Comme une sorte de performance, j’ai dansé mes observations picturales, j’ai chorégraphié mes heures de proximité avec lui, toute cette préparation.
Comment devenir un corbeau ?
J’avais procédé d’une manière assez similaire pour Les Philosophes, en partant de dessins à l’encre de Chine pour aller vers l’abstraction, la philosophie. Cependant, à partir d’un certain moment, une fois le parcours entrevu et construit avec les dessins, j’ai compris qu’il fallait que je partage l’espace musical avec Akosh Szelevényi.
Vous avez donc imaginé un duo avec lui…
Sa vision du monde est proche de la mienne, nous partageons une même terre, une même culture. Nous avons décidé d’être tous les deux sur scène, en duo, d’être les corbeaux du spectacle. Nous avons beaucoup travaillé ensemble, réalisant une série de performances improvisées autour des corbeaux, partant de mes dessins, mais surtout de leurs mouvements, de leurs cris, de la terre où ils se posent, des arbres depuis lesquels ils s’envolent. C’est à la fois précis, écrit, annoté et très ouvert : les variations improvisées trouvent toute leur raison d’exister.
À un moment, j’ai senti qu’il fallait que j’aille au-delà de moi, de mon corps : je deviens corbeau, je deviens pinceau, je dessine avec mon corps. On peut voir cela comme un envol nécessaire, lors duquel j’évolue vers le stade animal. C’est aussi l’acte pictural définitif, quand le corps humain se fait le sujet et l’instrument même de l’art.
Existe-t-il un lien avec Paso Doble, créé en 2006 avec Miquel Barceló, où votre corps, là aussi, devenait matière et objet d’art ?
Dans Paso Doble, je pénétrais dans l’univers visuel et la matière de la création propre à Miquel Barceló, l’argile de ses sculptures. Je devenais sa sculpture. Dans Les Corbeaux, ce sont mes dessins, c’est mon noir, c’est mon animal. Je prends davantage cela comme un retour à mes origines de dessinateur, un geste pictural qui m’est propre. Comme si je me métamorphosais en mon pinceau, en l’une de mes miniatures à l’encre de Chine. Je suis l’animal, mais également la matière picturale. La peinture semble prendre de plus en plus de place dans votre travail. Ce spectacle me projette dans le futur de mon travail, du moins tel que je l’espère : sculpter le son, les lumières, les couleurs. Je souhaite de plus en plus équilibrer, et même fusionner, mes travaux visuels et mon expérience chorégraphique. Les prochains spectacles iront plus loin encore dans cette direction : mettre sur le même plateau une exposition, une installation, une performance, une chorégraphie, des documents filmiques, sonores, visuels, mon travail pictural, les monochromes noirs que je dessine par exemple. Ce qui était encore éclaté à Avignon en 2006 devrait bientôt apparaître en un seul lieu, comme si un atelier, tout à la fois concret et imaginaire, pouvait prendre place sur le plateau, comme si la scène devenait cet atelier où l’on danse, vit, peint, compose, parle, dans le même mouvement. Les Corbeaux représentent pour moi un chapitre de ce grand atelier-là.
Propos recueillis par Antoine de Baecque
History :
15-16 mars 2016
Pôle Sud
Strasbourg (FR)
31 mars 2015
La Rive Gauche
Saint-Étienne-de-Rouvray (FR)
16 mai 2014
Centre chorégraphique national d’Orléans
Orléans (FR)
10-14 décembre 2013
Le Grand Bleu
Lille (FR)
29 novembre 2013
ACB Scène nationale
Bar-le-Duc (FR)
18-19 septembre 2013
Trafó House of Contemporary Arts
Budapest (HU)
3-4 septembre 2013
Künstlerhaus Mousonturm
Francfort (DE)
6-7 juin 2013
Zagreb Dance Center
Zagreb (HR)
2 avril 2013
17e Biennale de danse du Val-de-Marne
Champigny-sur-Marne (FR)
30-31 janvier 2013
Centre Culturel Jean Gagnant
Limoges (FR)
29 novembre 2012
Interferences International Theatre Festival
Cluj (RO)
2 juillet 2012
Infant Festival
Novi Sad (SRB)
16 juin 2012
Nouvel Olympia
Tours (FR)
2 juin 2012
Espace 1789
Saint-Ouen (FR)
29-30 mai 2012
Festival Perspectives
Sarrebruck (FR)
9-10 mars 2012
Setagaya Arts Foundation
Fujimi (JPN)
3-4 mars 2012
Setagaya Arts Foundation
Kanazawa (JPN)
25-26 février 2012
Setagaya Arts Foundation
Itami (JPN)
21-22 février 2012
Setagaya Arts Foundation
Nagoya (JPN)
15-17 février 2012
Setagaya Arts Foundation
Tokyo (JPN)
3 février 2012
Pessac en Scène
Pessac (FR)
30-31 janvier 2012
Festival Arst Danse
Dijon (FR)
28 janvier 2012
L’Hectar, Scène conventionnée de Vendôme
Vendôme (FR)
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D’Jazz Nevers
Nevers (FR)
18-20 octobre 2011
Le Quartz, Scène nationale de Brest
Brest (FR)
7-8 septembre 2011
Festival PerformDance
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3 septembre 2011
Oriente Occidente
Rovereto (IT)
28 août 2011
Bunker
Ljubljana (SL)
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Teatro municipal de Almada
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18-19 mai 2011
Teatro Nacional de São João
Porto (PT)
16 mai 2011
Teatro Circo
Braga (PT)
13 mai 2011
Teatro De Vila Real
Vila Real (PT)
11 mai 2011
Centro Cultural Vila Flor
Guimares (PT)
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Théâtre en Dracénie
Draguignan (FR)
11 février 2011
Espace Jeliote
Oloron Sainte-Marie (FR)
29 janvier 2011
La feme de Bel Ebat
Guyancourt (FR)
24-25 janvier 2011
International Mime Festival
Londres (UK)
14-15 janvier 2011
L’Espal
Le Mans (FR)
2 décembre 2010
Magdalena
Bruges (BE)
24 novembre 2010
Grand Théâtre de Luxembourg
Luxembourg (LU)
18 novembre 2010
Théâtre de Chartres
Chartres (FR)
8-9 octobre 2010
Théâtre national
Perm (RU)
18-26 juillet 2010
Salle Benoît XII, Festival d’Avignon
Avignon (FR)
20-21 mars 2010
Théâtre Forum Meyrin
Meyrin (CH)
3 décembre 2009
Le Petit Faucheux
Tours (FR)
3 septembre 2009
Jazz à la Villette
Paris (FR)
26-27 février 2009
Scène Nationale d’Orléans
Orléans (FR)