Spectacle de Josef Nadj pour 8 interprètes en hommage à Samuel Beckett

 

Chorégraphie

Josef Nadj

 

Interprétation

Istvan Bickei, Denes Debrei, Peter Gemza, Laurence Levasseur, Josef Nadj, Gyork Szakonyi, Henrietta Varga, Valéry Volf

 

Musique

Stevan Kovacs Tickmayer

 

Lumières

Rémi Nicolas

assisté de Xavier Lazarini

 

Scénographie

Goury

 

Costumes

Bjanka Ursulov

assistée de Lori Chardonnet

 

Coproduction

Centre Chorégraphique National d’Orléans, Théâtre Vidy-Lausanne ETE, Théâtre de la Ville -Paris, Les Gémeaux Scène Nationale – Sceaux

 

Avec le soutien du

Carré Saint-Vincent-Scène Nationale d’Orléans

 

Création

Théâtre Vidy-Lausanne, 2 décembre 1997

 

Prix

1er prix du public et de la critique pour la mise en scène au Festival International de Théâtre de Sarajevo « MESS » (1998)

 

Durée

1h25

« Cependant j’ai bon espoir, je le jure, de pouvoir un jour raconter une histoire, encore une, avec des hommes, des espèces d’hommes, comme du temps où je ne doutais de rien, presque. Mais d’abord il faut fermer la bouche et continuer de pleurer, les yeux bien ouverts, pour que le précieux liquide se perde librement, sans brûler les paupières, ou le cristallin, je ne sais plus, ce qui brûle. Tiens, serait-ce là le ton, et la teneur, tout bêtement des sanglots ? Ce serait trop beau. Du reste pas une larme, pas une, je risquerais plutôt de rire. Non plus. Grave, je serai grave, je n’écouterai plus, je fermerai la bouche et serai grave, c’est l’heure, elle est revenue. Et rouverte ce sera, qui sait pour dire une histoire, j’ai bon espoir, une petite histoire aux êtres vivants allant et venant sur une terre habitable bourrée de morts, une brève histoire, sous le va-et-vient du jour et de la nuit, s’ils vont jusque-là, les mots qui restent, j’ai bon espoir, je le jure. »

 

Samuel Beckett, Nouvelles et Textes pour rien

L'hommage poétique de Nadj à Beckett

Joseph Nadj, chorégraphe contemporain hongrois parmi les plus doués de sa génération, présentait en janvier dernier, au théâtre Garonne, ses "commentaires d'Habacuc". Il revient pour donner Antichambre, le premier volet du "Vent dans le sac".

 

Né à Kanjiza, une province hongroise de l'ex Yougoslavie, Joseph Nadj est venu en France pour la première fois en 1980.

 

Son but était de perfectionner ses connaissances en mime tout en continuant à pratiquer les arts martiaux, mais il découvre la danse. Très vite, il partagera les univers de chorégraphes tels que Catherine Diverres ou François Verret, tout en mettant en route son propre travail. Dès 1987, il crée sa première pièce Canard Pékinois à partir de souvenirs de son village natal. Ses ballets suscitent d'emblée l'enthousiasme du public et une interrogation.

Son style est-il plus marqué par la danse, ou par le théâtre ? Huit autres chorégraphies suivront.

 

Le Vent dans le sac est la neuvième. Il s'agit ici d'un premier volet. Le second étant prévu pour 1999.

 

Le style de Nadj se situe à la croisée de la chorégraphie et du théâtre gestuel. Ses créations cultivent un climat délibérément onirique. A l'inverse de la danse abstraite dérivée des courants américains, il revendique la nécessité du conte. Il puise le plus souvent son inspiration dans la mémoire et l'inépuisable vivier de son enfance slavo-hongroise.

 

Le Vent dans le sac privilégie plus que de coutume le théâtre et la pantomime. Nadj essaie de rendre Beckett «visible» et lisible. Il évoque l'univers de Beckett à travers les deux clowns tristes d'En Attendant Godot : Vladimir et Estragon.

 

Qu'ils soient dotés de la parole ou muets et s'exprimant uniquement par le geste, ils épuisent leur temps de vie en actes absurdes et en prouesses inutiles.

Comme à l'accoutumée, chez Nadj, les objets et tous les jeux que l'on peut imaginer avec revêtent une grande importance.

 

Sacs de jute, sac matrice, corde, arbre, costumes noirs, tous ces accessoires sont présents dans le spectacle comme autant d'éléments de la syntaxe beckettienne. Nadj en fait le ressort de son invention artistique. Ces objets scandent les tableaux dont sont composés Antichambre et finissent par raconter une histoire à découvrir. Avec une touche de burlesque et d'absurde dont Nadj partage le secret avec Beckett, le chorégraphe restitue le climat propre à l'univers du dramaturge et fait de cet hommage qui n'a, paraît-il, rien de convenu ni de traditionnel, un très beau poème.

 

A.H. - La Dépêche - 21 avril 1998

Dates passées :

 

26-27 avril 2000

Scène nationale de Poitiers

Poitiers (FR)

 

7 mai 1999

Théâtre de l’Olivier

Istres (FR)

 

16 mars 1999

L’Espal

Le Mans (FR)

 

5 mars 1999

Théâtre Granit

Belfort (FR)

 

27 février 1999

Théâtre Feuillant

Dijon (FR)

 

11 décembre 1998

Le Fanal

Saint-Nazaire (FR)

 

23 octobre 1998

Festival Mess National Theatre Sarajevo

Sarajevo (CZ)

 

15-16 août 1998

Milenium Festival

Saint Jacques de Compostelle (ES)

 

10-12 août 1998

Theatro Nacionale D. Maria

Lisbonne (PT)

 

20-24 mai 1998

Théâtre Vidy

Lausanne (CH)

 

9 mai 1998

Teatro Victoria Eugenia

San Sebastian (ES)

 

24 avril 1998

L’Athanor Scène nationale d’Albi

Albi (FR)

 

21-22 avril 1998

Théâtre Garonne

Toulouse (FR)

 

9-10 avril 1998

Montpellier Danse Opéra Comédie

Montpellier (FR)

 

2 avril 1998

Halle aux Grains

Blois (FR)

 

25-29 mars 1998

Les Gémeaux

Sceaux (FR)

 

19-20 mars 1998

Le Cargo

Grenoble (FR)

 

24 février – 14 mars 1998

Théâtre les Abbesses

Paris (FR)

 

14-23 janvier 1998

Scène nationale d’Orléans

Orléans (FR)

 

2-21 décembre 1997

Théâtre Vidy

Lausanne (CH)